Auteur: Michelle Hartenstein

 
Est-ce que le bonheur existe ? Oui, bel et bien. Encore faut-il le « reconnaitre », l’apprivoiser, ne pas passer à côté. Et l’on n’est pas toujours prêt à le recevoir. On dit que notre aptitude au bonheur est programmée dès notre naissance. D’ailleurs, certains déplorent qu’ils n’y ont pas droit quand d’autres clament haut et fort qu’ils y baignent ! Mais savons-nous vraiment ce qu’est le bonheur ? Et comment y accède-t-on ?

 

Le bonheur… État de plénitude dans lequel chacun se reconnait et de tant de manières, que l’on pourrait, à l’infini, citer les petits riens « heureux » qui jalonnent notre existence. Le croissant frais du matin, la chaleur du soleil sur la peau dès les premiers jours du printemps, un bouquet de fleurs, un regard, une rencontre, une maladie vaincue, un enfant qui rit aux éclats, sont autant de moments de quiétude que l’on savoure avec frénésie, tant ils sont fugaces et fragiles.

 

On ne badine pas avec le bonheur…

 

Le bonheur n’a ni frontière, ni sexe, ni couleur, ni même de statut social. On peut le trouver partout, en chacun de nous. Pourtant on se l’arrache tant il est précieux et on le convoite égoïstement pour le garder au chaud de peur qu’il ne s’échappe. Une véritable quête du Graal qui nous anime depuis maintenant plus de 2000 ans.

 

D’éminents penseurs s’accordent à dire que le bonheur n’existe pas sans souffrance préalable. Selon Boris Cyrulnik, psychiatre et psychanalyste français, « toute vie psychique suppose une dualité bonheur-malheur. Privé de cet antagonisme, l’être humain a un électroencéphalogramme plat, une absence de vie psychique, autrement dit une mort cérébrale ».

 

Imaginez une vie où le bonheur serait total, sans « bobos » à l’âme, sans douleur, sans tristesse, sans cahots. Quel ennui ! Nous n’aurions plus à nous battre pour obtenir la plénitude, nous n’aurions plus le plaisir de faire du bien à autrui, nous ne pourrions plus attendre, espérer, croire, puisque tout serait acquis. Faut-il donc avoir mal pour être heureux ? Certes non. Mais en revanche, « il ne faut pas chercher à fuir le malheur à tout prix. Il faut plutôt chercher comment le surmonter ». Et c’est là que réside le rayonnement. Car ce n’est pas tant le résultat qui compte, mais le chemin pour y parvenir.

 

Quoi qu’il en soit, le bonheur ne s’invente pas. Il se mérite. Pour en être comblé on doit retrousser nos manches et aller de l’avant. Car ce bonheur ne va pas arriver chez vous un matin, taper à votre porte et vous dire « salut, c’est moi, je passais par-là, alors j’ai eu envie de m’arrêter chez vous… ». Ce serait trop simple.

 

Alors, si l’on donnait un coup de pouce à la vie pour la rendre plus agréable ? Pas facile. Néanmoins, chaque jour, le bonheur nous tend la main et on le loupe, tant l’on est coincé dans notre carcan habituel et nos préoccupations ancestrales. Cependant n’oublions pas que nous sommes mortels et que notre passage sur terre est fugace. Dans ce cas, vivons, mais vivons pleinement, et accordons-nous la peine de nous poser, ne serait-ce que pour apprécier ce qui est bon.

 

Partageons notre savoir et nos ressources, aidons autrui, soyons généreux, à l’écoute, battons-nous pour une cause louable et laissons de côté nos préjugés et nos craintes. Oui mais, ce faisant, nous bousculons notre ego et notre nombrilisme. Et alors ? La récompense n’en sera que plus méritée. Il est dit que le dévouement peut engendrer un bien-être proche de l’extase. Allons vers nos semblables et offrons-leur notre joie d’exister, car le bonheur est contagieux et si nous en avons à revendre, d’autre, plus nécessiteux peuvent en profiter.

 

Mais le bonheur c’est aussi se contenter de ce que l’on a, avec sagesse et humilité. Quoi de plus douloureux que de spéculer sur l’inatteignable, alors que l’on a à portée de main une flopée de richesses intérieures qui n’attendent que nous pour se manifester. Faisons appel à notre bon sens et à nos désirs pour nous accomplir. Pas à pas, tentons de déceler autour de nous ce qui pourrait nous rendre heureux. Nous n’avons que l’embarras du choix si l’on y regarde de plus près. Au lieu de pester sur ce que nous n’avons plus, penchons-nous plutôt ce qu’il nous reste. Et sublimons-le.

 

Leçon de bonheur…

 

On ne peut pas décemment accéder au rayonnement sans faire un brin de ménage sur ce qui jusqu’à présent empoisonnait notre existence et détruisait notre moral. Hier encore nous rouspétions effrontément contre notre patron, nos enfants, nos copains, notre belle-mère, nos kilos en trop, notre mauvaise mine, la météo, la panne de chauffage, les impôts, pendant que dans les pays voisins, des hommes et de femmes luttaient (et luttent toujours) pour survivre. D’ailleurs, leur bonheur à eux ce serait de trouver un toit pour s’abriter et de quoi nourrir leur progéniture.

 

Mais ça, c’était avant. Aujourd’hui, nous sommes pleins de bonnes résolutions. Nous voulons la félicité ? Eh bien, allons à sa rencontre.

 

Il est prouvé scientifiquement que plus on est optimiste et plus on vit longtemps et en bonne santé. Ainsi, plutôt que de faire la soupe à la grimace, mettons-nous en mode « je souris à la vie » et arrêtons de nous plaindre pour des choses qui n’en valent pas la peine.

 

Bougeons ! Rien de tel pour activer nos « endorphines », véritables hormones du plaisir et antistress infus. Faisons de longues marches en forêt et respirons à pleins poumons ! La nature est propice à l’apaisement cérébral et aux pensées positives.

 

Chantons sous la pluie, voyageons, offrons-nous une toile ou un déjeuner sur l’herbe, passons du temps avec nos enfants, regardons vivre les fourmis et les scarabées, ou tiens, payons-nous le luxe de ne rien faire, pour une fois. Envoyons un coup de pied à la morosité ambiante et réjouissons-nous de ces petits moments de bien-être qui font du bien à l’âme.

 

Le bonheur n’est pas inné et se construit pas à pas. Sauf peut-être pour ceux qui, dès la naissance ont été frappés par la grâce et ont spontanément une inclination naturelle à la béatitude. Pour les autres, il faudra des trésors de patience et de résilience pour y accéder. Toutefois cela en vaut la peine. Car même s’il est frêle, maladroit, léger ou à peine perceptible, le bonheur a le don de nous transporter en un instant. Et n’essayons pas d’engranger des tonnes de jouissances inatteignables. Les plaisirs les plus simples ne sont-ils pas les plus savoureux ?
 

Cet article n’est pas proposé à la vente.

 

Michelle HARTENSTEIN

 

 

 


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