Le burn-out, tout le monde en parle. Depuis plusieurs mois, le Sénat a même cherché à le faire reconnaitre comme maladie professionnelle. Mais quelle différence entre cette épuisement professionnel et une dépression lambda? Nous connaissons tous un ami, un collègue, un voisin qui a craqué. Anxiété, stress, angoisse, la capitale parisienne est remplie de citoyens qui se trouvent au bord du gouffre: dégradation du cercle social, pression des responsabilités, harcèlement moral, échec professionnel… `Selon le baromètre annuel sur la qualité de vie au travail publié par le Cegos, 78% des salariés aujourd’hui reconnaissent subir un stress quotidien aux répercussions négatives sur leur santé. A cela s’ajoute un environnement national particulièrement anxiogène: crise de l’économie et de l’emploi, tensions politiques, attentats. Le citoyen qui va passer à 2016 est angoissé, craintif et au bout d’une impasse. Pour ne pas se retrouver dos au mur, une seule solution: positiver.
Self-happiness
Les récents évènements tragiques du vendredi 13 novembre à Paris l’ont prouvé: la joie de vivre est le meilleur des remèdes. Cette France traumatisée a répondu par un positivisme sans égal. Dès le lendemain, les citoyens sont sortis dans les rues de Paris pour déposer des fleurs, chanter, prendre un verre en terrasse, en bref l’hommage par le sourire. La joie de vivre est alors devenue la bannière flamboyante de la rébellion contre le terrorisme. Dans une société où nous ne pouvons plus faire la différence entre les différentes crises auxquelles nous devons faire face, cet antidote s’applique à tout et à tous. Car la joie de vivre, le plaisir et la bonne humeur sont un bouclier inébranlable au stress négatif. Le sourire en cataplasme nous protège de cette descente aux enfers. Plus qu’une impression, c’est aussi un fait scientifique: rester positif active certaines zones de notre cerveau (le cortex préfontal gauche) envoyant en retour des sentiments d’allégresse.
« Ça ira mieux demain… »
L’agent actif le plus influent dans la dépression est celui de la dépréciation du quotidien. Votre travail ne vous procure plus de plaisir ? Démissionnez. Il n’est jamais trop tard. On a beau se dire: « ça ira mieux demain », si ça ne va pas au travail, cela ne changera jamais. A moins que votre employeur décide simultanément de passer de suppôt de Satan à Saint Pierre. Toutefois, votre accomplissement dans le milieu professionnel ne dépend pas uniquement de l’environnement de votre équipe, il l’est aussi et surtout par vos choix, et ils ne sont jamais définitifs. Choisir d’être fataliste ne vous aidera pas de passer du malaise à une démarche vraiment constructive. Avec une démarche positive, il n’est pas impossible d’adapter son travail à ses affects.
Métro-boulot-dodo
Attention, le bien-être ne dépend pas uniquement de l’accomplissement professionnel, il dépend aussi du quotidien. Pour se sentir psychologiquement léger, il faut à l’instant oublier le schéma avilissant « métro-boulot-dodo » et prendre le temps de faire des pauses. Il s’agit d’ouvrir des parenthèses agréables dont nous sommes les seuls décisionnaires (et pas notre patron): se retrouver entre amis/collègues après le travail et partager un verre, pratiquer un sport hebdomadaire (dans le top 5 des pratiques les plus extériorisantes: boxe, natation, yoga, squash, footing), ou encore sortir au restaurant plutôt que de réchauffer le hachis-parmentier de la veille. Surtout ne pas oublier les sorties culturelles: théâtre, cinéma, concerts, exposition. Le bonheur réside aussi dans la contemplation. En bref, se faire plaisir doit prendre le pas sur la considération de votre portefeuille, il faut savoir se lâcher.
Se mettre au défi
Notre ennemi le plus commun c’est aussi la routine. Que ce soit dans le travail ou la vie en général, il faut savoir se mettre de nouveaux défi. Voilà pourquoi chaque année, nous faisons tous la liste des résolutions à prendre pour les mois à venir. C’est ce que l’on appelle l’effet nouveau départ. La perspective du changement est comme celle d’un nouveau départ qui permet de tourner la page sur ce que nous souhaitons laisser dernière nous. Pour atteindre cet effet de stress positif, une adrénaline excitante, pas besoin de solutions drastiques, il faut s’imposer de nouveaux modes de fonctionnement pouvant aller de la recherche d’un nouvel appartement à celle d’acheter plus de fleurs à sa moitié… 2016, prêts? Partez !
Aurélie Caillard